Logements neufs : La chute des ventes inquiète les promoteurs immobiliers
Depuis quelques mois, la vente d’appartements neufs en France se rarifie. En effet, la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) a publié des chiffres assez alarmants. Au premier trimestre 2022, environ 24 100 transactions ont été signées par les particuliers pour des logements neufs. Soit environ 4000 logements de moins que pendant le premier semestre 2021.
Depuis 2012, les stocks de logements neufs ne cessent de diminuer. Les promoteurs évoquent un rétrogradage de la production d’appartements neufs, faute de permis de construire. Actuellement, la guerre en Ukraine a accentué le coût des matériaux de construction. Cela pousse ainsi à la précarité économique de certaines opérations immobilières.
Aujourd’hui, trouver un programme immobilier neuf, relève du défi. Analysons les raisons et les conséquences de la diminution des logements neufs disponibles en France.
Une hausse de la demande des logements neufs
Le deuxième trimestre 2021 a été marqué par un bond impressionnant de réservation à la vente. Tandis qu’à la même période cette année, on constate une baisse importante des transactions.
En effet, 30 200 logements neufs ont été réservés en France. Cela correspond à une hausse de 39,9% par rapport à 2020.
À cette période, le SDES a publié des chiffres concernant l’immobilier neuf. Ceux-ci montrent également une baisse des annulations de réservation.
Un « déstockage » du neuf due à l’entrée en vigueur de la RE 2020
Tandis que ces « mauvais chiffres » ont été constaté au premier trimestre 2022, on ne peut pas passer à côté du fait que :
- 134 400 autorisations ont été pourvues, soit +25,1% par rapport au trimestre 1 de 2021
- 24 600 autorisations de logements collectifs ont été pourvus durant le mois de mars.
Selon une analyse de Didier Bellier-Ganière, délégué général de la FPI, cette performance est liée à « un phénomène de déstockage des permis de construire, à passer avant l’entrée en vigueur de la RE 2020 au 1er Janvier 2022 »
En appui, le Ministère de la Transition écologique a reconnu fin mars que la hausse des autorisations de logements était due à cette nouvelle réglementation.
Pour rappel, la Réglementation, environnementale 2020 est prévue par la Loi Évolution du logement, de l’aménagement et du numérique (ELAN) et vient succéder à la RT 2012. Elle doit poursuivre l’amélioration de la performance énergétique et du confort des constructions, tout en diminuant leur impact carbone. Il s’agit d’une transformation progressive des techniques de construction, des filières industrielles est des solutions énergétiques, afin de maîtriser les coûts de construction est de garantir la montée en compétence des professionnels. (Source Le Moniteur).
Une chute libre due à des facteurs multiples
Le premier facteur que nous pouvons évoquer, c’est que l’État met en place de nouvelles normes environnementales qui nécessitent des matériaux en phase avec ces normes et donc plus onéreux.
Avec la guerre en Ukraine, le développement des constructions neuves n’est donc pas favorisé. Les chaînes d’approvisionnement de matières premières étant chamboulées et les prix de l’énergie qui flambent, le secteur du bâtiment est fortement impacté.
Enfin, le « Taux d’usure » définit chaque trimestre par la Banque de France et permettant de déterminer le seuil au-dessus duquel un prêt bancaire ne peut être accordé est un problème. Avec la remontée des taux d’intérêts, de nombreux emprunteurs se voient leurs dossiers refusés et donc leurs projets mis en attente.
De ce fait, plusieurs professionnels du secteur de l’immobiliers ont demandé à ce que les méthodes de calcul de ce taux soient revues ou gelé. Le Président de la FPI, Pascal Boulanger a demandé à la Banque de France et au Ministre de l’Économie de passer à une actualisation mensuelle.